LA FEUILLE D’ÉRABLE
Paroles et musiques d’Albert Larrieu
Certain jour, le Bon Créateur
Fit dire aux peuples de la Terre:
“Que chacun choisisse une fleur
Et qu’on m’envoie un émissaire.
Qu’on soit exact au rendez-vous!
Chacun prendra la fleur qu’il aime.
Cette fleur restera l’emblème
Du grand amour que j’ai pour vous.”
Le jour dit, dans le paradis,
Les envoyés se rencontrèrent:
La France vint choisir un lys,
L’oeillet fut pris par l’Angleterre,
L’Espagne eut un frais liseron,
L’Américain un dahlia rose,
L’Italien choisit une rose,
Et l’Allemand un vieux chardon.
Quand arriva le Canadien
Emmitouflé dans ses fourrures,
Hélas, il ne restait plus rien
Que des feuillages et des ramures.
Saint-Pierre était plein de regrets.
Il caressait sa barbe blanche.
“Je n’ai plus, dit-il, que ces branches,
Tu peux regagner ta forêt.”
Mais Jésus qu’on ne voyait pas
Intervint d’un coeur secourable.
S’en alla choisir dans le tas
Offrit une feuille d’érable.
Et c’est depuis ce beau jour là,
Qu’un peu partout dans la campagne,
Sur la plaine et dans la montagne,
L’érable croît au Canada (ou “aux québécois”).